AVRIL 2014

Je me dois de consacrer cet article au rassemblement du Tower Bridge. Quiconque y était peut reconnaître qu’un climat de terreur s’est rapidement installé avant même que les célébrations ne commencent véritablement, puisque les forces de l’Ordre étaient déjà présentes… Oui, l’information avait été vendue. Oui, il s’agissait d’une fuite de la part d’un résistant. Erreur de jugement, ou acte délibéré? S’il s’agit d’une décision prise en connaissance de cause, je ne peux m’empêcher d’éprouver du dégoût. Mais, malgré tout, je refuse de cesser d’avoir confiance en mes camarades de résistance. Car, sans le bouche à oreille qui jusqu’ici fonctionnait à merveille, nous perdons un grand moyen de communication entre nous. La pire des erreurs serait de cesser de faire confiance à nos proches et de se fermer à eux. Il faut impérativement rester unis pour combattre. Si la méfiance s’installe en nous en plus de la peur et de la colère, j’ai bien peur qu’il n’y ait plus d’espoir pour nous. Parlant d’espoir, je répète inlassablement qu’il faut le garder intact, et les mots d’un résistant ne font qu’illustrer ma pensée.   Mot d'un résistant Nous avons été nombreux à subir les violences et l'acharnement des forces de l'ordre. Il ne s'agit même plus là d'un simple maintien de l'ordre et des lois, mais vraiment d'un sadisme pur. Et après les événements du Tower Bridge, nous sommes très nombreux à pouvoir en témoigner, dont moi-même. Blessures par balles, autres violences physiques, et rabaissement moral. Là, je crois qu'au lieu du statut de délinquants, voir criminel qu'on nous porte, on peut plutôt aisément prétendre à celui de victimes. Parce qu'on ressort avec de terribles blessures, qui nous laisseront des cicatrices. C'est impossible d'oublier quand on vit des choses pareilles. Mais quitte à se répéter, il faut garder espoir, et ne pas se laisser abattre. Au moins pour ceux qui n'ont pas eu la chance de s'en sortir, ou encore ceux qui sont jetés en prison sans raisons valables. Baisser les bras, c'est exactement ce qu'ils attendent de nous, en nous infligeant toute leur violence. Alors remettons nous de nos blessures, pour mieux nous défendre. S.A.

Un membre de l’ordre libère des résistants Vos yeux ne vous trompent pas, fort heureusement. Il faut croire que tous les policiers ne sont pas des brutes insensibles et irrationnelles. Pour des raisons évidentes, je tairai l’identité de ce membre de l’ordre, mais je peux vous assurer suite au témoignage de l’un des résistants que cette libération n’était pas accidentelle. « C’était irréel. Je m’imaginais déjà jeté en prison, voire pire, quand on m’a dit que je pouvais m’enfuir avec tous les autres. Sans même prendre le temps d’absorber la surprise, j’ai décampé, mais j’en ai reparlé avec les autres arrêtés et, croyez-moi, cet acte était un pur acte de bonté. » C’est de cela que je vous parle, quand je dis qu’il ne faut jamais perdre espoir. Malgré l’irrationalité du gouvernement et de ses décisions, nous avons ici la preuve que certains membres de leur propre camp n’approuvent pas… Plusieurs résistants manquent à l’appel Après ce genre d’événement, il est difficile de déterminer si ces gens se cachent, où s’ils ont été pris entre les mains des membres de l’Ordre et qu’ils sont soit emprisonnés, soit décédés. Comme plusieurs ont été durement affectés par les événements du Tower Bridge, une rencontre aura lieu le 17 avril au café violet pour discuter de la situation. Si vous désirez obtenir des informations sur certains manifestants, prendre part dans les décisions pour la suite des choses ou simplement avoir du soutien psychologique, ne manquez pas le rendez-vous. Photographie La photographe qui jusqu’ici me fournissait m’a écrit pour me dire qu’elle se retirait de la lutte et qu’elle ne pourrait désormais plus m’aider. La lâcheté de certains me surprendront toujours. C’est une chose d’avoir trop peur pour se rendre à un événement particulier, ça en est une autre de toute abandonner pour se ranger du côté des oppresseurs. Bref, vous aurez compris que dans l’instant, toutes photographies prises lors des actes de résistance seront la bienvenue. Vous aurez évidemment compris que les lieux mentionnés sont fictifs. Si vous ne comprenez pas le code, n’hésitez pas à questionner vos amis impliqués dans la résistance : les codes ne se transmettent que de manière orale et sont régulièrement changés, pour plus de sécurité.