On sait peu de choses sur l'enfance de Duncan. Tout au long de sa carrière, cette partie de sa vie a su demeurer secrète. Les rumeurs disent qu'il est fils d'un immigrant ukrainien, et que Schratter n'est pas son véritable nom de famille. Quoi qu'il en soit, il est de notoriété que Duncan incarne depuis ses débuts sur les planches du théâtre, un grand acteur, mais surtout un séducteur hors-pair.Il s'affirme en tant que libertin, il tient à sa liberté et méprise le monde en général. Ce qui ne lui a jamais fait de la bonne publicité auprès des journalistes. Joueur et rusé, il a toujours considéré son existence comme un jeu, celui des apparences.

Autant dans son métier que dans son quotidien. Duncan sait changer de visage, sans pour autant perdre l'essence même de sa personnalité. Mettre en place une tactique, agir, observer, déplacer ses pions, prendre du plaisir au spectacle de son propre savoir-faire, constater qu’on est au-dessus du commun des mortels, arriver enfin à la possession de l’autre qu'on méprise copieusement. Mener des batailles charmeuses. Dans ce jeu d’échecs éternel, il aurait pu échouer plus d'une fois, et particulièrement depuis que sa profession est chassé de la surface de la terre. Duncan a pourtant su gagner la sympathie de ses ennemis et sauver sa peau. En effet, c'est un jeu d'agent-double qu'il mène. A la fois taupe du nouvel ordre à qui il vend les artistes cachés. Et allié de la résistance en laissant glisser parfois quelques informations sur les descentes du gouvernement. Double-face, double-jeu. Il est sur deux camps, et jusqu'ici, personne n'a encore vu clair en son jeu.
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Miles est le benjamin d’une famille de quatre enfants. Chez les Turner, le petit dernier n’était pas forcément le plus chouchouté. Son père n’avait jamais voulu d’un quatrième enfant. Sans le calculer, il donnait souvent l’impression à Miles qu’il le rejetait. Sa mère a longtemps été son seul et unique soutien. C’est auprès d’elle qu’il fit l’apprentissage de la vie, et qu’il connut l’importance de la « beauté » en ce monde. Plein de désir et d’amour de l’humanité, le décès de sa mère qui eut lieu dix sept années après sa naissance, le poussera à s’éloigner petit-à-petit du reste de sa famille. Une famille parmi laquelle il ne s’est jamais senti réellement à l’aise. Il embrassera une courte carrière au théâtre, alors qu’il n’avait jusqu’ici pris aucun cours ayant un rapport avec la comédie.

Il baignait toujours en lui ce désir, cette forme de manque, d’incomplétude et de souffrance. Ce sentiment d’être insuffisant à soi pour aimer. Miles se retrouve enrôlé sans en prendre conscience, dans une forme de dépendance vis-à-vis des autres, de leur beauté, comme si cette dernière lui était vitale ! Il en fera même son métier, en s’engageant d’abord dans une agence de mannequina en tant qu’agent ayant pour mission de recruter de nouvelles perles. Et tel un caméléon, il change de profession comme de chemise. Tantôt musicien, tantôt barman. Il monte petit-à-petit l’affaire de sa vie en s’entourant des bonnes personnes. D’un charme et d’une persuasion certaine, sa soif de corps, de beauté, et même d’excès se concrétisera lorsqu’il ouvrira son propre club, où l’amour entre corps et la libération de ce dernier en sera le centre même. Amoureux de l’humanité, cela ne l’empêche pas de se montrer cruel et désobligeant envers certains.

Pendant un temps, Miles a joué un rôle important dans la résistance. Son club accueillait danseuses, danseurs, et même des pièces de théâtre ayant pour sujet le désir. D’apparence arrogante et ferme, il n’en reste pas moins affaibli par son amour pour Stellan… Il sait que ce dernier demeure sa plus grande faiblesse, car pour l’anéantir, il suffirait de terrasser l’âme de cet être qu’il tend à protéger. A la fois engagé, confiant et plein d’orgueil, Miles n’en reste pas moins torturé. Son plus grand combat, et peut-être celui qu’il mène contre ses propres faiblesses… Après que le Maire de la ville en personne ait mis les pieds dans son établissement et ait menacé en paroles la sécurité de Stellan, Miles a été tenté de faire appel à la résistance armée pour protéger son club. Mais le jeune homme a repris ses esprits et a décidé d'investir son temps, argent et énergie dans un projet de grand hôtel qui pourra servir à la résistance pacifique. Non seulement cela, mais Stellan l'a également demandé en mariage, cela concrétisant aux yeux de Miles à quel point leur relation est ce qui compte le plus à ses yeux.
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Morgan a eu une enfance modeste dans la banlieue londonienne. Fils unique, il était entouré de parents affectueux, et passait également beaucoup de temps avec sa grand-mère, qui l’initiera à la couture. À six ans seulement, Morgan faisait déjà des expériences textiles sur son ours en peluche. Cette passion naissante pour les vêtements et son physique androgyne ne lui offriront pas une adolescence des plus tranquilles. Les remarques sur son physique pesaient sur lui, à tel point que Morgan fera absolument tout ce qu’il pouvait afin d’effacer les murmures et les regards interrogateurs autour de lui. Sa belle chevelure blonde se retrouvera bien souvent malmenée, son corps subira toutes sortes de mouvements sportifs afin de se masculiniser et échapper à l’enfer qu’il vivait quotidiennement. Mais rien n’y fait, il connaitra une adolescence solitaire et ingrate jusqu’à ce qu’il passe l’été de ses quinze ans dans les ateliers de Burberry, en tant que stagiaire, après avoir envoyé une dizaine de croquis. A cet instant, c’est tout un nouveau monde qui s’ouvre à lui. Un monde qui sait tant mettre le corps en valeur, lui donnant sa place dans l’espace. Tout est pris en compte : la pluralité des couleurs, des volumes, des coupes qui se déclinent et se transforment à l’infini ; c’est la créativité qui s’enflamme et qui se dépose sur les corps. Fasciné, il voulait en faire son métier !

Doucement mais surement, Morgan touche son rêve lorsqu’il participe pour la première fois à une fashion-week avec sa propre collection, à seulement dix huit ans. Son style se démarquait, il aimait ne pas entrer dans les clichés « homme », « femme », il aimait jouer sur les apparences, sans distinction de sexe. Mais cette liberté artistique n’est pourtant pas présente dans sa vie personnelle. Morgan a toujours détesté son corps, il a toujours hait cette beauté maudite dont il a hérité. N’assumant pas son aspect féminin, il le fuira, il le reniera sans pour autant réussir à s’en détacher totalement. Sa notoriété et son influence sont si grandes dans le monde artistique, que Morgan était parmi les premiers noms à rayer de la surface de la terre lorsque le monde changea de visage. Partagé entre l’envie de fuir le plus loin possible, et celle de se battre pour ce en quoi il croit. Il choisit de porter le masque de tout ce qu’il a toujours détesté en lui : sa féminité. Morgan devient Mila. Une chevelure blonde, un visage fin, un maquillage parfait, une démarche élancée et élégante. Un moyen pour tromper l’œil, pour se cacher, sans s’accepter pour autant...Un moyen de se battre malgré tout, contre ce nouvel ordre, et contre sa propre haine.
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